Aujourd’hui, un email. Celui-ci attire mon attention, un nouvel os à ronger. De l’ouest. Paris, France. Un EP d’un duo de rock parisien. Western Bones. Un bon logo et un nom accrocheur. Charlotte et Tristan. Inspirés des contrées de fuzz baveuse : the Dead Weather, the Kills, The Black Keys, Arctic Monkeys. Miam. Le menu m’inspire. En bon patriote Rock, je ne perds pas une minute et me balance au casque ce premier EP de 4 titres.
Un son de rocaille, guitare-basse agile qui impose sans attendre une rythmique sombrement bien aiguisée. On pense à Royal Blood. Aux 60s et ses Hou-Hou inattendus. La marque féminine Rock. Band of Skulls n’est pas loin dans le travail rythmique lourd mais accessible. Quelques notes et c’est Bleach qui déboule. Le bon temps du Grunge. Ici passé au chinois parisien. C’était “Boomerang”. Il vous reviendra de plus belle.
“Dead Friend” s’annonce autour d’un riff introductif dans les basses qui défrise. La justesse est accessoire, elle plante le décor flou et sinueux. Une compo intéressante en guitare/voix qui se répondent. Course poursuite hypnotique finale. Le charley écrase. Les notes s’épuisent dans une fausseté toujours controlée. Une certaine poésie dans une lourdeur juvénile. Hou-hou-hou. Toujours. Mais agréable comme un peu de douceur dans ce monde.
“Don’t you Know”. J’aperçois un Batman dans une Batmobile. Le riff saccade et accroche. Les double-voix appaisent puis apportent une sérénité rêveuse, comme dans un moment suspendu cher aux Arctic Monkeys. Le doute plane et file. Il me manque une dose d’éboulis boueux.
“Motorcycle in Town”. Riff-mélodie. Bien vu. Un peu de Muse dans la descente supermassive, qui n’est pas la moins bonne des références pour autant. Guitaristiquement parlant. Une batterie qui s’épuise dans les cymbales. Un solo qui décoche quelques flêches venimeuses éparses. Une cadence militaire s’en suit – stoner sautillante – comme une ultime parade. La voix reste aux aguets. J’attends l’explosion finale qui aurait pu s’égosiller plus.
Au final : une très bonne surprise. Un premier EP du pays du bêret qui défrise. Une pierre plantée comme un premier jalon. Que de bonnes idées ! Un don de composition clairement bien assuré, un son influencé par des origines boueuses à dose d’huile de moteur. Un duo qui semble bien fonctionner ensemble. Des compositions intelligentes, qui progressent toujours et gagnent en ampleur. Un bon usage des deuxième voix/choeurs.
Alors comment aller plus loin ? Comment me retourner le tympan et décrocher sa 4ème étoile ? Peut-être un déclic fougueux, imprévisible. Un moteur moins huilé, plus grinçant. Rabibôché de toutes parts mais toujours en fonction. Peut-être l’immensité d’un territoire qui élargit le son. Un réchauffement aux lampes (vintage) et peut-être quelques overdubs. Un mix plus généreux en 6 cordes… Voilà quelques pistes pour orienter la deuxième pierre.
En un mot : vous êtes bons, cela s’entend et se sent. N’ayez pas peur d’exploser et d’en imposer.
Ami lecteur, l’EP n’est pas encore disponible mais nous ne manquerons pas de vous fournir le lien adéquat en bonne et due forme.
S’enfiler à la chaîne les deux premiers titres : Boomerang et Dead Friend.
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