Un album produit par Josh Homme? Je cours. Nick Valensi dans la formation assurant guitares & voix ? Je vole. Stricto sensu car en écoute prolongée dans un avion à 12000 mètres. La pochette évoque les traits tiraillés du dernier QOTSA. Le rose est plus girly. Le samouraï à tête de tigre est tout droit sorti d’un manga japonais. Mais pourquoi?
“Ways to fake it”. Les riffs de guitare évoquent forcément les Strokes. Simples accords de puissance renversés à l’aigu. La voix évoque les années 90. John Bon Jovi. Un air de jeu vidéo du Machu Pichu. La rencontre de deux époques. Le rétro 90s se mélange à l’électro 2000 qui revisite les années 80s. La compo est efficace. Peut-être un peu simple. Il nous manque un coup de massue technique, créatif ou contemplatif.
“Broken Bones”. Le stoner du désert et la lourdeur poussiéreuse. Josh Homme s’exprime dans un style plus lourd. Envoûtant. La voix paraît pourtant gentille. Un stoner power-pop. Les codes des Strokes sont pourtant là. Un mélange savoureux. Les breaks de batterie ne valent pas Matt Helders. I wish he was.
“Give it up”. Evasion. Les marqueurs forts des Strokes ne sont plus. Un Royal Blood moins sanguin. Un titre pop pour les plus calmes. Et les Arctic de Humbug pour la noirceur sous-jacente. Le solo décolle enfin. Torturé de bends. Avant de relancer la machine stoner.
“Anything”. Peu d’accords. De la répétition. Un refrain haut perché bordé d’accords sur 3 cordes aigües. Pas de doute. Nous retournons en terrain connu. La voix fait la différence. Aucune chance de se prendre pour Julian. Les claps insistants évoquent les Black Keys dansants.
“Walls”. Le riff partageant le couplet du refrain vaut le coup. Accrocheur comme des griffes de chat sur un tapis. Le reste est assez “recette”. Le solo harmonisé est tout droit sorti d’un jeu vidéo. Wipe Out.
“Slow Down”. Toujours cette basse baveuse, un clavier gentil, une guitare qui claque. Une belle ballade rêveuse. La voix transporte et tranquillise.
“On Edge”. Sur le fil. Prise de son de répétition. Énervement concentré sous les 2 minutes. Puis la guerre des planètes. Un break Reptilia. Guitare voix s’harmonisent. Les trucs de grand-mère.
“Unnatural”. Le Batman sème le Joker. La sportive s’élance dans un circuit de flipper. Ricochets. Du Muse première fraîcheur. L’urgence. La course. L’apocalypse.
“One Track Mind”. On temporise. On débriefe. On se remobilise. Vampire Weekend dans l’articulation juvénile. Quelques sons tribaux. Puis un Dance Floor. 2 Doors Cinema Club. Beaucoup de consonnes. Trémolo picking. Un peu galvaudé.
“Monkey Machine”. Last but not least. CRX sait être méchant. Façon BMX. NoFX. La compression écrase. Nous approchons du Rock californien. Le solo est décousu. La voix déprime. Restent les refrains compacts. On épaissit le trait (Strokes).
Un album sympathique qui fleure bon les Strokes d’antan avec une sauce ketchup 90s et le stoner sableux sous-jacent. La voix surprend par son côté lisse et cela change tout. Loin de toute comparaison, cet album semble faire une synthèse juste et modérée des bons moments passés avec ce groupe majeur. Side project. Je le regarde de biais. Pour mieux le surveiller.