Ce matin, un lapin. Non pardon. Rien à voir. Alison. Pas Alice. Trois garçons. Mais alors ? Pas de jumeaux ? Des suisses ? C’est à n’y rien comprendre. Et c’est cela qui m’attire. La bizarrerie. Le non-conformisme. Un premier EP ? Encore mieux. Je passe mon temps (libre) à réécouter les premiers albums. Souvent les plus vrais dans l’intention. Mais pourquoi donc écouter l’EP de Alison & The Twins ? Le désir de dénicher une pépite. C’est chose faite.
Approchons cet ovni titre par titre.
[Gone]
Clavier rond. Vocalises. Une ouverture. Des guitares qui m’évoquent un certain Jonny Greenwood. Claquant. Un mariage parfait de voix planantes, d’immensité puis d’arpèges mélodieux de 6-cordes et de clavier. Aérien. Un bon mélange de pleins et de déliés. Du Death Cab for Cutie pour la douceur. Voix de tête et voix de rage. Puis vient la cassure robotique des 2’40. Nous sommes en apesanteur, en perdition. L’hypnose reprend ses droits. Le bassiste s’adonne aussi au groove balancé, précis. Du bon Muse des débuts, époque Showbiz. Headbanging. Il me faut un clip !
[The House]
Funk, wha. Phaser. Beat. On prend une claque de cymbales. Hâché menu. La batterie tribale s’électrise. Un rien Them Crooked Vultures. Harmoniser. Arctic Monkeys. Autre belle référence. 2’15. Reprenons notre souffle. Un break lancinant qui m’évoque la douceur d’un Paranoid Android. Ou le crescendo d’un Creep. D’autres belles références. C’etait sans compter sur les 4’20. On frise le Beatbox. Du Prince, du Michael Jackson. Rien de moins. Le titre le plus abouti et original.
[21st Century]
Typiquement la musique qui s’écoute dans un avion. Amis d’Air France ou Swiss Air, si vous me lisez. Le décollage est immédiat. La guitare gronde sous 1’06. Le navire tangue, nous prenons le bateau. Quelques tremolo pickings dans la tempête. Ivre. Noisy. Fantasmatique. 2’44 ouvre le bal des monstres. Fin du monde. Aube. Soleil rasant. Un son lumineux, ample. Une bulle nous enveloppe. Un morceau progressif.
[Falling Endlessly]
Le bend signe un bon riff introductif. Du Led Zep réactualisé. Du blues, du gras. Des breaks. Un titre un peu plus direct. Je retiens surtout les refrains, les pauses. Pour mieux sonner le glas distordu. Puis un beau solo qui puise aux racine du blues.
[Feeling Caged]
Le temps qui passe. Le balancier de l’horloge (suisse). Les souvenirs oxydés. Des choeurs apaisants. La force d’un refrain à la Uno. La guitare crache. Puis se tapit dans son terrier pour sublimer la basse, tranquille et indispensable. Nonchalante, comme un musée de muscles. Des rires cyniques et horrifiants bouclent ce spectacle. Ralenti. Figé. Rideau.
Le mix est très équilibré. Le son est pro. Les guitares ébouriffent et hypnotisent. La basse assoie et joue. La batterie frappe et cristallise. La voix se ballade et survole. Une belle découverte qui nous offre une synthèse de références perceptibles mais intelligemment digérées. Une certaine folie. N’hésitez pas à vous lâcher, vous nous offrirez alors des bizarreries fantastiques, sur les terres étranges de Omar Rodriguez Lopez. J’ai bien fait de me lever.
Longue vie.
Cheers.
Liens :
– Site officiel Alison & the Twins
– Page Facebook du groupe