Neuvième album. Une sortie coïncidant jour pour jour avec la sortie de leur tout premier album 20 ans auparavant. Un clin d’œil fort. Regardons le chemin parcouru depuis ces belles écoutes de pépites lumineuses. C’est désormais la tradition, approchons la bête titre par titre.
1- I Dreamt we Spoke Again
Dans la plus pure lignée d’un « I Will Possess your Heart » – un de mes titres préférés du groupe – l’album ouvre sur une bulle d’oxygène apaisée. Un rien chaleureuse. Baume au cœur. Le mix met parfaitement en valeur la voix, justement placée. Le son de guitare m’évoque l’époque Disintegration des Cure. Un chorus sublime.
2- Summer Years
Batterie plus incisive, un clin d’œil à Radiohead d’In Rainbows. Mais pas seulement. Les arrangements sont lumineux. Minimalistes mais sacrément justes. L’écriture de Gibbard fait le reste. 2’50 joue les prolongations. Le delay s’emballe. La distorsion se pointe. Mais toujours dans cette douceur enchanteresse.
3- Gold Rush
Slide bluesy. Chœurs pop. Je pense à George Michael pendant 10 secondes. Probablement un rien 80s. Du Death Cab classique, toujours sympathique mais sans surprise.
4- Your Hurricane
Tempo lent. Ballade. Mélancolie. Seule la petite reprise de charley m’attire. Le reste est joliment plat.
5- When we drive
La voilà ma pub Airfrance. Le tarmac brûle. Le soleil se couche et met l’emphase sur le design du bolide des airs. Contre-jour. Mais revenons à nos moutons. Une progression plaisante. Des effets electro bien léchés, tout en retenue. J’aurais aimé un emballement, une folie légère.
6- Autumn Love
Grandiloquence de l’ouverture. L’immensité. Un riff simple en guise de ritournelle. Puis, tout de suite un complexe top voix-basse-batterie. Contre temps. Wow. Une composition bien pensée, son lot de ponctuations inattendues qui font dresser l’oreille. On ne s’ennuie pas a écouter ce titre positif. Les éléments electro sortent du lot et prouvent l’évolution du son du groupe sans Chris Walla. Les synthés sont chamboulés, rien ne prête à penser que ce titre est un vieux cru du Death Cab. Au contraire, nous sommes en 2018. Coup de cœur pour les couplets, au cordeau.
7- Northern Lights
J’ai cru un instant que 2’39 sauverait le titre. Une parenthèse trop courte. Une répétition dispensable.
8- You Moved Away
Rythme chaloupé. L’orteil vacille. Une certaine étrangeté avec ces nappes de clavier atmosphériques. Le titre ne démarre qu à 2’30. Et n’évolue que trop peu. J’ai eu le temps de me lasser.
9- Near/Far
Un accompagnement typique. On croirait entendre une ballade de Mickey 3D en 3 accords. La basse pointe son nez en croches. Cela me plaît. Les arpèges de guitare puis les palm mute me déçoivent. Je les attendais sans les connaître. Quand l’évident devient repoussant. Dommage.
10- 60 & Punk
Un piano hésitant. Chancelant. Les remous ajoutent un vague à l’âme charmant. Je cherche justement le déséquilibre. Je l’obtiens légèrement. La basse chavire. Les volutes d’un cigare se consumant lentement. Une belle compo qui doit être sympathique à reprendre. Une clôture enveloppante et son accord égrainé. Il est temps de se coucher. Apaisé.
Le temps qui passe. Étrangers d’aujourd’hui face aux habitudes d’hier. Une ville, un quartier. L’œuvre du temps chamboule. Perte de repères et mélancolie. Le “c’était mieux avant” guette. Ben Gibbard œuvre dans le connu, c’est maîtrisé. L’absence de Chris Walla se fait oublier. Mais il me manque un élément incohérent, une aspérité qui permet de prendre un risque. Oser la nouveauté. Réapprendre à marcher. Je reste sur ma faim et bloqué désespérément sur quelques titres, seulement.
En prime le clip de Gold Rush :
Et les liens indispensables :
– Site officiel de Death Cab for Cutie
– La chaîne Youtube du groupe