La rentrée. Le métro. Les visages fermés. L’association de Sean Lennon et Les Claypool (Primus). Et une claque.
L’album s’ouvre sur les ténèbres. Jérôme Bosch nous hante. Cordes malsaines et glauques. Vibrations ondulatoires. Mystique. Fée du logis. L’imaginaire est en route. Phrasé articulé. Choeurs Lenonnien. Basse sautillante et compressée. Coup de poing compact. Chorus et reverb hantés. Du délire qui fait voyager. “The Monolith of Phobos”.
“Cricket and the Genie”. Rock’n’roll. L’omelette devient baveuse, agrégat d’ingrédients connus. Des accents stoner. Une ritournelle qu’aurait pu composer Muse à l’aigu. Un pont et ses choeurs chers à Liverpool. Un break hâché psyché. Le degré absolu de la bonne musique, recherchée, composée, surprenante mais naturelle. 5 chansons en une. Miam.
Le hibou annonce le crépuscule de la troisième piste. Un vent tourbillonnant achève les pilotis restés debout. La basse milite, la guitare se salit encore quand la batterie frappe. C’est sec, aride. Une voix se rapproche dans la brume. Des voix. Qui s’emmêlent et se défont. Le gosier remplace l’instrument. Zombies aliénants.
“Mr Wright”. Souvenez-vous. Taxman. La basse, la compression. Saccadée groovy. Nous voici sur la v2, l’update 2016. Riff fusion. Déhanché jazzy. Clavier vintage. Guitares suspendues. Un nouveau genre musical. Un certain gène pour la musique. Sans gêne.
“Boomerang Baby” s’ouvre sur un soleil de plomb. Le sable rasant développe une poussière de brume. Puis, les voix. Pink Floyd. L’immensité. Le phrasé. Lent mais vigoureux. Une guitare somptueuse et bruitiste. 2’38 fait entrer un blues aux accents orientaux. Un pont instrumental aux allures de clavecin fantasmagorique. Des pleins et des déliés. Magique.
“Breath of a salesman” est une danse macabre. Belzébuth. Boogie théâtral à la manière d’un Faith no More.
“Captain Lariat” s’ouvre en lumière blafarde. Néon vieillissant et ventilateur cubain. Chaleur de plomb. Puis sauts de loup de basse. Opéra queenesque. Satirique et sympathique.
“Ohmerica” s’envole vers des sonorités tribales mélangées à une pop anglaise des plus classiques dans la ligne de chant. L’originalité de l’univers. L’art de la composition.
“Oxycontin Girl” sonne râpeux. La guitare semble tout droit sortie d’un bon Them Crooked Vultures. Les voix continuent leur opéra, de concert. Râpeux mais digeste. De la pop râpeuse.
“Bubbles Burst” apaise. L’épilogue revigorant? La mélancolie montante? Une ballade qui caresse le tympan et panse les plaies. Un sens des harmonies, l’étrangeté reste audible. Mais finalement moins d’intérêt.
“There’s no Underwear in Space”. Ultime bulle. Qui nous échappe. Pour clôturer.
Un album dense, inattendu, loufoque, sensible. RocknRank a capté pour vous les signaux d’une vie extra-terrestre. Gardez-le pour vous. Nous éviterons d’en faire un album hype.